Il y a tout pile deux ans, j’effectuais un voyage dans un pays dont la culture m’a toujours fascinée, à savoir le Japon. A l’occasion de cet anniversaire, je vous propose de partir à la découverte de cet étrange pays au travers d’une série d’articles dans lesquels je m’efforcerai de vous retranscrire les moments forts de ce périple. 行こう !
Le pays du soleil levant
Le Japon est une archipel constitué de plus de 6800 îles. La quasi-totalité de son territoire est reparti sur 4 îles, à savoir Honshu (signifiant littéralement « île principale »), Kokkaido (située à l’extrême-nord), Kyushu (située à l’extrême sud-ouest), et Shikoku (la plus petite des 4, située entre Honshu et Kyushu). Ces 4 îles représentent environ 97% du territoire japonais.
Au niveau démographique, le Japon se classe à la 10ème position du classement des pays les plus peuplés au monde, avec 126 millions d’habitants. Avec plus de 13 millions d’habitants, Tokyo se hisse à la 8ème position des villes les plus peuplées de la planète.
Le pays dispose d’un climat généralement tempéré, mais il varie énormément entre le nord et le sud, passant d’un climat de type continental humide à tropical. Il est donc conseillé de vérifier la météo en fonction de votre itinéraire pour remplir votre valise !
Samouraïs, guerres et nucléaire
Loin de moi l’idée de vous faire un cours sur l’histoire du Japon; un article ne suffirait pas ! Je vous demande donc de vous référer à la timeline ci-dessus, représentant les faits les plus marquants de son histoire jusqu’à l’ère moderne. Pour ceux qui seraient intéressés par l’histoire du Japon mais qui n’auraient pas le courage d’ouvrir un livre, je vous conseille les films suivants, qui vous permettront d’en apprendre plus sur l’histoire mais également sur la culture de ce pays si mystérieux.
Les Sept Samouraïs (七人の侍, Shichinin no samurai), d'Akira Kurosawa (1954).
L'histoire se déroule dans le Japon médiéval de la fin du XVIe siècle et montre comment un village paysan recrute sept samouraïs pour lutter contre les bandits qui ravagent les campagnes environnantes.
Le Dernier Samouraï (The Last Samurai), d'Edward Zwick (2003).
Le film s'inspire partiellement de la rébellion de Satsuma en 1877, une rébellion de samouraïs dirigée par Takamori Saigō contre l'armée impériale japonaise, et de l'histoire de Jules Brunet, un officier français qui démissionna de l'armée française par fidélité envers le dernier shogun Tokugawa Yoshinobu qui avait précédemment passé un traité d'amitié avec Napoléon III.
Empire du Soleil (Empire of the Sun), de Steven Spielberg (1987).
Le 8 décembre 1941, James Graham, un jeune britannique, se trouve à Shanghai, en territoire occupé par l'armée impériale japonaise, avec sa famille, le jour où l'Empire du Japon, ayant envahi la Chine depuis 1937, déclare la guerre aux États-Unis ainsi qu'à ses alliés. Le film raconte sa vie dans le camp d’emprisonnement, jusqu'à la libération.
The Thin Red Line, dirigé par Terrence Malick (1998).
Le film évoque la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique en 1942, qui opposa les Américains aux Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans un paysage paradisiaque, les soldats vont se livrer une bataille sanglante où tous perdront une partie d'eux-mêmes.
Le Tombeau des lucioles (火垂るの墓, Hotaru no haka), d'Isao Takahata (1988).
Durant l'été 1945, dans le Japon de la seconde Guerre mondiale, deux enfants, Seita (un adolescent de quatorze ans) et sa jeune sœur Setsuko (qui a quatre ans), se trouvent livrés à eux-mêmes après la mort de leur mère, à la suite du bombardement à la bombe incendiaire de Kobe par les forces armées américaines.
Ghost in the Shell (攻殻機動隊, Gōsuto In Za Sheru/Kōkaku Kidōtai), de Mamoru Oshii (1995).
L'histoire se déroule dans un monde futuriste cyberpunk et nous fait suivre les aventures de Motoko Kusanagi, dite « major », et Batou, deux cyborgs appartenant à une unité spéciale du gouvernement (la section 9, anti-terroriste) qui essaient de capturer le pirate informatique le plus dangereux et insaisissable au monde, connu seulement sous le pseudonyme de Puppet master (« le marionnettiste »).
Akira (アキラ), de Katsuhiro Ōtomo (1988).
Le 16 juillet 1988, Tokyo est détruit.
Trente-et-un ans plus tard, après la Troisième Guerre mondiale, en 2019, Neo-Tokyo est une mégalopole corrompue et sillonnée par des bandes de jeunes motards désœuvrés et drogués. Une nuit, l'un d'eux, Tetsuo, a un accident en essayant d'éviter ce qui semble être d'abord un jeune garçon mais qui a un visage de vieillard. Il est capturé par l'armée et est l'objet de nombreux tests dans le cadre d'un projet militaire secret pour repérer et former des êtres possédant des prédispositions à des pouvoirs psychiques ...
Une cuisine unique au monde
Réputée simple et raffinée, voire fade pour certains, la cuisine japonaise s’étend bien au-delà des fameux sushis et offre une gastronomie atypique à ceux qui oseront sortir des sentiers battus. Elle est essentiellement basée sur le poisson, et repose sur quelques bases pratiquement toujours présentes dans les préparations: le dashi (dont je vous avais livré la recette dans cet article), le bouillon de base, dont est dérivé la soupe miso, que l’on ne présente plus; l’umami, qui confère aux plats japonais leur saveur si particulière, et considéré comme la 5ème saveur de base avec le sucré, l’acide, l’amer et le salé; le riz, que l’on retrouve sous diverses formes (nature, nouilles, vinaigre, alcool, thé …); le wasabi et le gingembre, condiments les plus utilisés; et enfin, la sauce soja (shōyu), salée ou sucrée, incontournable.
Au niveau spécialités, outre les classiques sushis et sashimis connus dans le monde entier (au point d’être plus consommés par les occidentaux que par les japonais eux-même !), on retrouve également:
- les onigiris, des triangles de riz entourés d’une feuille d’algue nori, et fourrés à la viande ou au poisson (l’équivalent de nos sandwiches);
- les ramens, les fameux bols de nouilles rempli de bouillon, de nouilles, de légumes et de viande, le premier véritable challenge pour les non-initiés à l’utilisation des baguettes;
- les gyozas, les raviolis japonais dont vous pouvez retrouver la recette ici;
- les takoyaki, boulettes de pâte aux morceaux de poulpe (voir photo ci-dessus);
- l’okonomiyaki, mélange entre l’omelette et la crêpe, essentiellement constitué de chou, et toujours préparés sous vos yeux – voire parfois, par vous-même (spécialité de la région d’Hiroshima);
- les yakitori, les petites brochettes de poulet grillées au goût très particulier;
- les yakisoba, les nouilles sautées;
- le bento, boite-lunch qui contient un repas complet, et qui fait partie de la religion culinaire des japonais lors de leur pause midi;
- les udon, les grosses nouilles de farine de blé;
- etc
A cette liste non-exhaustive, j’ajouterai deux spécialités que j’ai particulièrement appréciées: le shabu-shabu, la fondue japonaise, équivalente à la fondue chinoise (voir cet article) et où la viande est remplacée par le fameux wagyu (le boeuf de Kobe, la viande la plus chère au monde); et pour terminer, le donburi, bol de riz surmonté d’une garniture, dans mon cas des lamelles de porc et du kimchi, le chou coréen saumuré et relevé aux piments (cette variante s’appelle kimuchidon; déconseillé aux palais sensibles aux épices !).
Que visiter au Japon en deux semaines?
Le Japon regorge de sites intéressants et fascinants. Pour ce voyage, nous avions décidé de visiter le pays d’est en ouest en suivant l’itinéraire ci-dessus, que nous avions suivi en utilisant le shinkansen (le TGV japonais, également appelé bullet train), très rapide, mais également très coûteux. Si vous envisagez de visiter le Japon, je vous conseille les étapes suivantes, tout simplement indispensables:
Tokyo / Yokohama
L’étonnement. J’ai beau avoir une aversion pour les mégalopoles asiatiques, Tokyo est l’exception qui confirme la règle. Malgré le monde présent, ici, le respect est de mise, et le sentiment de sécurité bien ancré. La ville regorge d’attractions et de restaurants aussi attractifs que bon marché.
Kyoto
La préférée. Avec ses 2000 temples (!) et une architecture pensée pour les cyclistes, impossible de résister au charme du centre culturel du Japon. J’y reviendrai en long et en large dans un prochain article.
Nara
Le coup de cœur. La ville où les cerfs se baladent en liberté dégage un charme et une aura indescriptibles.
Hiroshima / Miyajima
La surprise. Si la ville d’Hiroshima, entièrement reconstruite depuis son bombardement par la bombe atomique en 1945, n’a que peu d’intérêt, il en est autrement de l’île de Miyajima, située en face, où est située un mémorial aux victimes. La randonnée qui surplombe la baie reste à ce jour l’une des plus belles surprises de ma vie de voyageur.
Nous avions prévu de grimper le Fujisan (le mont Fuji), mais malheureusement, nous avons du renoncer en raison du brouillard déjà présent en bas de la vallée; je vous conseille malgré tout de tenter votre chance ! Quant à Kumakara, honnêtement, si vous avez déjà planifié la visite de Kyoto, je vous conseille de le passer pour ne pas être redondant.
Dernier conseil, si vous le pouvez, faites comme nous et partez visiter le Japon au mois de mars / avril, lorsque les cerisiers sont en fleur (l’hanami); en plus des températures clémentes, vous profiterez d’un spectacle magnifique ! Par contre, pensez à réserver votre logement à l’avance pour Kyoto, à cette époque, la ville affiche complet ….
Rendez-vous à Tokyo pour le premier volet de ces aventures au pays du soleil levant !
Sources:
https://en.wikipedia.org/wiki/Japan
https://en.wikipedia.org/wiki/Japanese_cuisine
http://traditionalnihongo.weebly.com