Nous poursuivons l’aventure sud-américaine en nous rendant au Pérou, la terre des Incas. Au programme du voyage, Cusco, le légendaire Machu Picchu, Arequipa et le canyon del Colca, et, si le temps est clément, Puno et le lac Titikaka. Nous redescendrons ensuite vers Tacna, pour traverser la frontière chilienne en direction d’Arica. En avant !

La terre des Incas

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Rien que l’évocation du nom Pérou suffit à faire voyager et rêver. Ancien berceau de la civilisation inca, le pays est une véritable mine d’or pour les archéologues en herbe et férus d’histoire. L’histoire, parlons-en, justement.

La première civilisation fut établie il y a 21 000 ans. Deux théories subsistent à l’heure actuelle : les premiers habitants seraient soient des descendants des premiers hommes à avoir traversé le détroit de Béring sur un pont de glace, soit de colons polynésiens. Lorsque l’on voit les origines des peuples de Nouvelle-Zélande et de l’Île de Pâques, cette théorie semble plus plausible.

S’ensuivirent plusieurs cultures majeures : tout d’abord la culture chavin (-1000 à -300), maitres de l’eau ; ensuite, la culture paracas (-700 à 400), aux connaissances hydrographiques encore plus poussées ; suivirent la culture mochica (-100 à 800), créateurs de la céramique nazca à la richesse chromatique, et la culture vicus (-400 à 400), habiles travailleurs de métaux ; ensuite, la culture tiahuanaco (200 à 1000) et wari (600 à 1200), les plus remarquables civilisations pré-incas, qui influencèrent notamment les cultures boliviennes, argentines et chiliennes ; vint ensuite la culture chimu (1200 à 1400), dernière civilisation avant la conquête des Incas, créateurs des systèmes d’irrigation puisant l’eau des Andes.

Toutes ces cultures s’entrecroisent parmi les siècles, en raison de leur répartition géographique différente. Ce n’est qu’à l’arrivée des Incas dont l’origine demeure incertaine, qu’elles furent toutes englobées sous la culture inca, après des conquêtes fulgurantes. Pendant plusieurs siècles, l’empire inca s’étendit jusqu’aux frontières du territoire, en Colombie, en Argentine, au Chili et en Equateur.

Au début du 16ème siècle, plusieurs mauvais présages firent leur apparition ; un oracle prédit que « passé douze rois, des gens étranges et jamais vus viendraient pour soumettre l’empire et détruire sa république et son idolâtrie. » ; en 1511, un aigle royal s’effondra sur la place centrale, attaqué par six autres petits rapaces, au moment de la célébration de l’Inti Raymi organisée par Huayna Capac, le fils du Soleil, et mourut quelques jours plus tard. Ce triste augure fut ignoré par le fils du Soleil, malgré les avertissements de ses devins, mais il fut transformé à jamais, envisageant l’avenir avec angoisse.

La conquête espagnole

Huayna Capac mourut en 1525, et ses deux fils, Huascar et Atahualpa, se livrèrent alors une guerre de succession. Ce conflit profita aux espagnols, les conquistadores de Francisco Pizzaro, tout fraichement débarqués via l’Amérique de Christophe Colomb et attirés par la promesse de grandes richesses.

Après avoir fondé la première ville du Pérou, Villa de San Miguel, accompagné de 62 hommes à cheval et 102 fantassins, il commença la conquête et le peuplement du territoire, aidé par la faible résistance rencontrée avec des peuples affamés, fatigués et décimés par leurs propres guerres. Atahualpa eut ouïe dire de ces hommes, et établit un siège à Cajamarca, fort de 50 000 guerriers. Malgré la peur des hommes de Pizzaro, effrayés d’affronter une telle armée, ce dernier, conscient que la capture du plus grand chef de l’empire, considéré comme un dieu, permettrait d’assoir la domination des peuples, organisa une rencontre avec Atahualpa à Cajamarca. Atahualpa s’y rendit avec 20 000 hommes armés, et fût étonné d’y voir Pizzaro seul. En réalité, il n’était pas seul ; ses hommes étaient sur les collines, équipés de canons, jusqu’alors inconnu des Incas, et cachés dans les environs tout proches, avec ordre de se montrer au moment où le père Valverde pousserait son cri d’attaque, « Santiago ! ».

Ce dernier partit à la rencontre d’Atahualpa, qui laissa ses hommes armés en arrière-garde. Valverde lui tendit alors une bible, lui demandant d’embrasser la foi catholique. L’histoire n’est pas claire sur la façon du refus, mais le fait était là : Atahualpa refusa, et Pizzaro donna l’ordre de passer à l’attaque. Les canons retentirent, les trompettes claironnèrent, et les chevaux sortirent de nulle part. La confusion et la surprise furent totales, et entrainèrent un massacre total. Atahualpa fut capturé.

Ce dernier fut jugé et condamné à la mort par le feu, le plus redoutable châtiment que l’on puisse faire aux Incas, car le feu empêchait de revenir de la mort, à moins que celui-ci ne se convertisse au catholicisme, ce qu’il décida de faire. Renommé Francisco, Atahualpa, fils du Soleil, fût étranglé, et avec sa mort sonna le début de la fin de l’empire inca, entrainée par une poignée d’hommes. S’ensuivit ensuite la conquête et l’établissement de la société coloniale, où les indigènes furent réduit en esclavage et décimés par les maladies occidentales, inconnues jusqu’alors. La population du Pérou passa de 6 millions en 1500, à 1 million 60 ans plus tard.

Le Pérou d’aujourd’hui

Aujourd’hui peuplé de plus de 30 millions d’habitants, le pays vit majoritairement du tourisme, profitant de l’essor amené par le classement du Machu Picchu au patrimoine mondial de l’UNESCO mais également dans le classement non officiel des 7 merveilles du nouveau monde.

Au niveau touristique justement, hormis la cité des incas, le pays offre également de magnifiques paysages et randonnées dans la cordillère des Andes, qui traverse le pays du nord au sud. On peut également s’aventurer dans la forêt la plus sauvage au monde, l’Amazonie, ou se la jouer plus tranquille sur une des nombreuses plages dont regorge le Pérou. Bref, vous l’aurez compris, il y en a pour tout le monde ici !

Une gastronomie reconnue par l’UNESCO

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Le voyageur gastronome sera comblé par la palette de saveurs qu’offre le Pérou. En plus d’être bon marché, la variété et l’exotisme de la cuisine péruvienne mérite véritablement le détour, ce qui lui vaut d’être inscrite au Patrimoine Mondial Culturel de l’UNESCO depuis 2010. Regorgeant de pas moins de 491 plats, il est difficile d’en décrire les moindres détails.

Au niveau des entrées, on y retrouve les anticuchos de corrazon, des brochettes de cœur de bœuf ; le ceviche, version péruvienne du tartare de poisson, ici relevé avec du piment et accompagné de patate douce et de maïs bouilli ; le ocopa arequipena, pomme de terre vapeur recouverte d’une sauce verte, de crevettes, d’ail, de piment et de huacatay, une herbe aromatique typique ; le rocoto relleno, poivron piquant farci de viande, oignon, olive, et aji, la sauce piquante que l’on retrouve également au Chili ; et bien sûr, la fameuse sopa, la soupe, composante obligatoire des menus, toujours composée d’au moins un féculent (quinoa, pomme de terre, riz, pâtes).

Au niveau des plats, le plus répandu et préféré des péruviens est le cuy, le cochon d’inde, rôti ou cuit dans une sauce au cumin. Autre spécialité incontournable, le lomo de alpaca, composé du fameux alpaga, ici surcuit et accompagné de riz et de frites. On retrouve ensuite plusieurs autres spécialités, selon les régions : le seco, ragout de poule, de bœuf ou de cabri, composé de tomates, piments, ail et accompagné de riz et lentilles ; le aji de gallina, le poulet à la sauce aji et aux cacahuètes ; ou encore le cau cau, les tripes cuites avec des tomates et des piments, accompagnées de frites.

Cette liste est loin d’être exhaustive, et je ne manquerais pas de vous faire découvrir ces spécialités et tant d’autres !

Soroche, le mal des montagnes

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Le Pérou compte parmi les pays les plus élevés au monde (altitude moyenne de 3500 mètres dans la Sierra, par exemple), et il n’est pas rare de changer violemment d’altitude entre deux villes. Or, au-delà de 2500m, l’oxygène se fait plus rare, et le corps doit s’adapter pour produire plus de globules rouges, ce qui entraine des conséquences sur la santé. Pour réduire un maximum les risques, je vous conseille de lire mon article sur le mal des montagnes.

 

(sources : Petit Futé Pérou, édition 2014-2015, Wikipédia)

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