Les terres chaleureuses d’Australie du Sud

Après 24h de trajet plutôt tranquilles, nous voici bien installés chez Dan, à Adélaïde, située dans l’état de South Australia. Au programme de notre petite semaine dans la région, visite de la ville, Kangaroo Island, les vignobles du Barossa et, pour la première fois depuis un mois, cuisine maison. En avant !

South Australia

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Adélaïde est la capitale de l’état de South Australia, l’état le plus sec de l’Australie. La majorité de la population de l’état réside dans la capitale, qui fut nommée Adélaïde par William Light en 1831, en référence à la femme du roi britannique.

L’état produit les 3/4 de la production de vin australienne, dans les vallées du Barossa, Clare, McLaren Vale et Adelaide Hills, dont le climat méditerranéen est propice à la viniculture, mais également à la culture de légumes et de fruits, ainsi qu’à l’élevage de vaches laitières.

Ce n’est pas le cas du nord de l’état, très aride et très faiblement peuplé en raison des conditions de vie très difficiles , à l’exception de Cooper Pedy, la capitale mondiale de l’opale, où les températures sont tellement extrêmes toute l’année (jusqu’à 50°) que la plupart des habitations sont souterraines !

Adelaide, la ville où il fait bon vivre

Après une sieste chez Dan (3h de sommeil dans l’avion, c’est peu), nous partons faire les courses non loin de là, au Brickworks Shopping Center. Nous partons directement à la quête d’un café, que nous trouvons dans un petit store italien. J’opte pour le flat white, qui correspond précisément à la façon dont je bois le café: plus fort qu’un latte et moins de lait, le mélange parfait.

Nous passons au magasin à côté, un magasin bio, en nous disant que ce n’est certainement pas là que nous trouverons de quoi faire à manger, étant donné la réputation de l’Australie d’être un pays très cher. Quelle erreur ! Nous trouvons plein de promos, comme par exemple 3 bouquets d’asperges pour 5$ (AUD, donc environ 3€), ou encore 1kg de tomates pour 2$, pourtant réputées comme hors de prix ici, et le tout est organique; parfait 🙂

Après nos courses au magasin bio, au Woolworth et au magasin d’alcool en face pour acheter le vin qui accompagnera nos repas (il faut savoir qu’ici, l’alcool ne se trouve que dans des magasins spécialisés, vin et bière y compris), nous rentrons préparer un repas végétarien, vu que Dan a une soirée bowling au programme et ne mangera pas avec nous. Il rentre plus tôt que prévu et au final, nous mangeons tous les 4. Je prépare une salade de pommes de terre aux asperges, relevée avec des épices indonésiennes et accompagnée de cacahouètes grillées. Simple et efficace: juste relevé comme il faut, et le lait de coco ajoute un côté crémeux à l’ensemble. En bons australiens qu’ils sont, Dan et Aleks complètent le plat avec du poulet 🙂

Après le repas, Dan nous invite au bowling, et je décide de sauter sur l’occasion. Il faut savoir que, bien qu’ayant été des dizaines de fois au bowling, je n’avais encore jamais joué (ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça) ! Je pars donc avec Dan et Aleks, tandis qu’Ingrid reste pour se reposer. Dan joue avec ses amis en tournoi, et donc mon initiation commence en affrontant Aleks. Après quelques lancers et après avoir éliminé le mauvais réflexe développé à cause de Wii Sports (le spin), je commence enfin à saisir la façon de lancer, et mes premiers strikes arrivent. Je termine ma deuxième partie en tie contre Aleks, avec 128 partout, pas trop mal pour un début 🙂

Central Market

Le lendemain, nous partons en direction du centre ville. Dan habite à l’extérieur, dans les suburbs, et il faut prendre un tram pour nous y rendre. Petit bonus, le tram est gratuit ! Après une vingtaine de minutes, nous arrivons au Central Market, non loin de Victoria Square. Après quelques instants, la faim – plutôt la gourmandise – fait son apparition: le marché regorge de magnifiques produits locaux, que l’on peut gouter ci et là, et il fait bon se balader au gré de ses étals. Au bout du marché, nous trouvons le chinatown d’Adélaïde, et retrouvons les senteurs de la Chine, ainsi que ses chinois. Ça faisait longtemps, tiens 🙂

National Wine Museum & Botanical Garden

Après notre visite, nous partons en direction du musée national du vin. En chemin, on cède à la tentation et optons pour un magnifique et monstrueux muffin maison au caramel et beurre salé, pour moins de 3$. On aimerait que nos muffins soient si bons ! Au fil de la ballade, nous traversons plusieurs parcs, très paisibles et surtout, très propres. Peu après, nous franchissons les portes du musée, pour la modique somme de … 0$. Et oui, encore une chose gratuite !

Le musée n’est pas bien grand, mais il y a de l’interactivité un peu partout, ce qui rend la visite plus intéressante. Une carte interactive permet de voir les différentes régions et cépages de l’Australie; pour les œnologues en herbe, c’est du pain bénit. La sortie du musée approche, et débouche directement sur le jardin botanique. Le jardin est très agréable, on y retrouve une grande variété de plantes et arbres et, une fois de plus, on peut profiter du calme ambiant. Après une petite marche, les jambes d’Ingrid commencent à flancher, et nous repartons en bus chez Dan, où un barbecue nous attend.

En chemin, nous faisons un stop au magasin afin d’acheter quelques viandes, et arrêtons notre choix sur des brochettes de kangourou, ainsi que des saucisses de chèvre. De son côté, Dan a prévu du bœuf australien, ainsi que des pommes de terre à l’ail qu’il cuit sur le barbecue. Nous accompagnons le tout avec le reste d’asperges, et avec deux sauces, une sauce BBQ à tomber par terre (je ne suis pas un grand amateur, mais là il faut avouer qu’elle est juste délicieuse) et une excellente sauce à l’ail et piments. Un vrai régal !

 

Kangaroo Island

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L’île fut découverte en 1802 par Matthew Flinders, et est mondialement connue pour son écosystème préservé. Pas de McDo, Zara, H&M et autres par ici: uniquement le bush, des paysages grandioses, et un véritable sanctuaire zoologique, composé de kangourous, d’émeus, de koalas, d’otaries, de pingouins, … L’île ne compte que quelques milliers d’habitants, qui vivent essentiellement du tourisme, mais également de l’exportation de laine mérinos, de produits à base d’eucalyptus et de miel.

Nous partons de bon matin vers la gare centrale, où notre navette jusqu’au ferry nous attend. Pour rejoindre l’île, il faut savoir qu’il n’y a que 2 moyens, via le ferry possédé par la compagnie SeaLink, qui pratique des tarifs exhorbitants (350$ pour deux fois 45 minutes de traversée), ou l’avion (environ 250$). Pour notre part, nous avons trouvé sur tripadvisor un tour organisé de 2 jours, incluant les transferts aller/retour entre Adélaïde et Cape Jervis (point de départ des ferrys), l’aller/retour en ferry, le logement, le guide, les transports, les attractions et tous les repas inclus, pour 436$ par personne, soit un peu plus que l’aller/retour en ferry uniquement. Ça reste abusivement cher, mais il est difficile de s’en sortir pour moins que ça, malheureusement …

Après 2h de bus et 45 min de ferry, nous arrivons sur l’île, à Penneshaw, où notre guide pour les deux jours, Jenn, nous attend. Nous montons dans le bus, bien vite rejoints par le reste du groupe: allemandes, française, suédoises, américains et … des chinois ! Pour le dépaysement, on repassera 🙂

 

Rob’s shearing farm

Après un court trajet, nous arrivons à notre première attraction du jour, une ferme où l’on entraîne des chiens de berger et où l’on élève et tond les moutons mérinos, dont la laine est énormément convoitée pour sa légèreté et ses propriétés de thermorégulation hors du commun (à l’heure où je vous parle, je viens d’acheter mon deuxième pull, et je confirme: c’est léger, et chaud). Rob, le propriétaire, nous explique son travail, et nous avons droit à une tonte de mouton en direct. Le résultat est impressionnant 🙂

 

Pennington Bay, Emu Ridge Farm, Little Sahara & Seal Bay

Après cette première étape, nous mettons le cap sur une des plus belles plages de l’île, Pennington Bay. Il n’y à pas à dire, c’est effectivement magnifique, probablement une des plus belles plages que nous avons pu voir de notre vie. Dommage qu’il soit si dangereux de s’y baigner !

Après ceci, nous partons vers le Emu Ridge Farm, une ferme qui produit plein de produits à base d’eucalyptus (bush trees, omniprésents sur l’île), où nous avons notre lunch avec le groupe. Après avoir fait plus ample connaissance avec le groupe (excepté les chinois, qui se sont mis à l’écart …), nous repartons en direction de Seal Bay.

Seal Bay est un sanctuaire de sea lions, les lions de mer, qui font partie de la famille des otaries. Le sanctuaire permet d’aller voir de plus près les gros paresseux allongés sur la plage. La visite ne peut se faire sans un park ranger, car aussi inoffensifs qu’ils paraissent, ils restent des animaux sauvages incroyablement rapides pour leur gabarit, et on se doit de respecter plusieurs règles pour aller les observer. A moins que ça ne soit pour ne pas déranger leur sieste …

Après la visite, nous partons vers Little Sahara, une dune géante qui s’est formée naturellement non loin de là, et qui permet aux gens de s’initier ou s’adonner au sandboarding, le surf sur sable. Jenn nous fait signer une décharge (ce n’est que la deuxième que l’on signe depuis le matin, rassurant non?), et nous partons, planche sous le bras, à l’ascension de la dune. Ma première descente se fait sans encombre, mais n’est pas très palpitante. Celle d’Ingrid se conclut par une petite chute et une coupure, qui lui font déclarer forfait. Ma deuxième descente se conclut par … un mega faceplant dans le sable 🙂 Ça ne fait pas mal, mais par contre, à l’heure où j’écris ces lignes, j’ai encore du sable planqué dans les cheveux ! Comme je n’aime pas rester sur un échec, j’effectue une dernière descente, parfaite cette fois, pleine de vitesse et sans gamelle. Yay !

Nous mettons ensuite le cap sur le Vivonne Bay Lodge, où nous passerons la nuit. Nous profitons des deux heures de temps libre pour aller dire bonjour aux kangourous, faire un petit tour à vélo, agrémenté par une petite chute sans gravité d’Ingrid pour cause de freins défectueux, d’une douche pour tenter de faire partir les kilos de sable infiltré un peu partout, et d’un petit billard. Nous passons ensuite à table, et après un bon barbecue, nous partons dormir, éreintés par la longue journée.

 

Le koala, le roi des paresseux

Après une nuit assez désagréable (dortoir de 8 personnes, inutile d’en préciser davantage) et une petite ballade matinale en vélo jusqu’à la plage, nous nous mettons en route vers le Flinders Chase National Park, une des attractions principales de l’île. Nous faisons une étape à une petite propriété, où nous allons pouvoir admirer, si l’on est chanceux, des koalas. La chance est avec nous car en plus de voir des koalas, nous avons l’occasion d’en voir un qui ne DORT PAS !

En effet, il faut savoir que les koalas dorment 18h par jour. Lorsqu’ils ne dorment pas, ils sont occupés à manger de l’eucalyptus, la seule nourriture qu’ils ingèrent (et encore, uniquement certaines sortes: lorsqu’il n’y a plus les sortes d’eucalyptus qu’ils veulent bien manger, les koalas meurent de faim et tombent littéralement des arbres !), ou à se reproduire. Cette dernière activité cause encore à l’heure actuelle des problèmes de surpopulation.

Les koalas posent un véritable problème au gouvernement. Ils se reproduisent tellement que plusieurs initiatives ont été menées pour garder leur population sous contrôle. Ils ont tout d’abord tenté de les stériliser, spécialement sur l’île, mais le grand feu de brousse qui ravagea le parc de Flinders Chase il y a 10 ans décima la moitié de leur population, rendant l’opération, coûteuse et longue, inutile.

Jenn nous apprend ensuite que le gouvernement en est arrivé à inoculer la Chlamydia, une maladie sexuellement transmissible humaine, pour qu’ils ne puissent plus se reproduire; excepté que, cette fois, ils meurent non pas de la maladie, mais de ses conséquences: ils deviennent souvent aveugles, et meurent de faim, incapables de trouver leur nourriture ! Bref, le problème est loin d’être simple, et certains pensent qu’il faut juste laisser faire la nature, quitte à les laisser mourir de faim lorsqu’ils auront épuisé toutes leurs ressources – après tout, ils ont bien réussi à survivre depuis 25 millions d’années ! Et vous, que feriez-vous?

 

Flinders Chase National Park

Après cette étape, nous arrivons dans le Flinders Chase National Park, nommé après le pionnier de l’île, considéré comme le tout premier backpacker de l’histoire. C’est le sanctuaire zoologique de l’île, et de nombreuses espèces y ont été introduites au fil des décennies, comme le koala (méchant backfire sur ce coup-là …) ou l’ornithorynque.

Remarkable Rocks

Nous commençons l’exploration avec les remarkable rocks, une formation de rochers en granite aux formes étranges, très prisée par les étudiants en géologie. Jenn nous demande de faire bien attention à ne pas dépasser la partie en rouge, car de nombreux accidents ont eu lieu ici; le dernier en date, il y a 10 ans, a entraîné la mort de deux guides, qui tentaient de repêcher un touriste qui avait glissé en allant trop loin, ce dernier ayant eu la vie sauve grâce à une vague opportune qui le rejeta sur un rocher. Darwin Award, quand tu nous tiens ! Nous en profitons pour tenter de sortir des photos clichés/carte postale de l’île en improvisant un mode gangsta, à vous de juger ….

 

Admirals Arch

Nous continuons l’exploration un peu plus loin sur le site d’Admirals Arch, le site le plus prisé de l’île. L’Admirals Arch est une sorte de cave voûtée, traversée par les racines d’arbres depuis longtemps disparus, et créée par des milliers d’années d’érosion. Elle offre une vue spectaculaire sur la mer, mais également des prises de vue privilégiées des fur seal, les ours de mer, ou otarie à fourrure, qui aiment le coin car il est très difficile d’accès pour leurs prédateurs, les grands requins blancs. Le site est vraiment très beau, bien aménagé, et le chemin qui y mène est aussi spectaculaire que l’arche elle-même.

Passé la visite, nous partons manger notre lunch à une aire de barbecue aménagée à l’intérieur du centre des visiteurs de l’ile. Et oui, encore un barbecue ! Cette fois, nous avons droit à du poulet et légumes, ainsi qu’à des wraps. Qui a dit durum poulet?

 

Hanson Bay

Après le lunch, nous reprenons la route en direction de Hanson Bay, la plage préférée de Jenn. Nous débarquons sur la plage et, écrasés par un soleil de plomb, allons nous réfugier à l’ombre d’un tracteur abandonné, pendant que le groupe continue la marche sous le cagnard. On profite bien de cet instant de repos, agrémenté par des rafraîchissements de pieds et jambes dans l’eau. On comprend pourquoi c’est sa plage favorite: en plus d’être magnifique, elle dispose d’une section où le courant est brisé naturellement sur une barrière rocheuse, permettant de profiter pleinement de la mer sans danger.

Prospect Hill

Nous terminons notre visite de l’île avec Prospect Hill, une colline que l’on peut gravir après pas moins de 512 marches, et qui offre une vue relativement spectaculaire sur l’American River et le bush environnant. Une très belle façon de clôturer notre visite 🙂

 

La vallée du Barossa

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Après une journée de repos et de cuisine maison – j’avais promis à Dan de lui cuisiner une spécialité belge, et mon choix s’est porté sur le vol-au-vent, légèrement revisité avec du porto flambé, et des bouchées à la reine fabriquées avec les moyens du bord, pour un résultat tout simplement excellent – nous partons vers la vallée du Barossa, à la découverte des vins de la région.

Après un trajet relativement court, nous commençons la visite par une première propriété, Pindary, et nous dégustons trois de leur vin. Verdict: ignoble ! Voilà qui ne me met pas en confiance pour la suite …

Notre wine farm suivante, Basedow’s, relève tout de suite le niveau. Comme partout dans la région, on retrouve essentiellement les cépages cabernet sauvignon, shiraz et merlot, qui sont loin d’être mes favoris. Toutefois, je suis agréablement surpris par leur shiraz, très rond, et équilibré. La confiance remonte !

Notre prochaine étape se fait chez Elderton, une toute petite propriété qui ne paie pas de mine. En réalité, ils possèdent également des vignobles plus haut dans la vallée, et leur gamme est assez étoffée. Je vais de surprise en surprise à chaque dégustation: excepté le cabernet sauvignon, les vins sont tous de très bonne facture. Leur flagship, le Command Shiraz 2010, est véritablement excellent. Par contre, pour le prix, il va falloir arrêter la picole, les gars: 95$ la bouteille, il ne faut pas déconner, à ce prix-là, on peut s’offrir du Saint-Julien 1er ou 2ème grand cru !

Ma confiance est désormais bien établie, malgré les prix ridicules pratiqués, et c’est confiant que nous rentrons chez Jacob’s Creek, une grande maison que l’on retrouve même chez nous. Et là, c’est le drame … les vins sont passablement infects, à l’exception du Sauvignon Blanc (un accident, sûrement). Dommage que ça soit celui-là qui s’exporte …

Nous terminons nos pérégrinations vinicoles avec la visite d’un petit domaine, Keller Meister, et c’est donc très méfiant que j’aborde ma première dégustation. Surprise … ça, c’est du vin ! Le pinot gris que je goûte est tout simplement irréprochable, et je décide donc de continuer l’exploration de leur carte. Quel bonheur ! Les vins sont tous excellents, à l’exception des cépages espagnols, comme le mataro (mourvèdre) ou le tempranillo, juste bons à utiliser pour la sangria (et encore …).

C’est donc sur cett note positive que nous repartons vers Adélaïde, où nous aurons un dernier dîner avec Dan et Aleks, un hamburger relativement excellent, et accompagné de frites de patates douces à tomber par terre, avant de quitter l’Australie du Sud en direction de Sydney.

 

Comme vous l’aurez peut-être ressenti en lisant l’article (si vous avez eu le courage de lire jusqu’au bout), nous avons vraiment adoré cette région, et nous sommes véritablement sentis à la maison du début à la fin, en grande partie grâce à Dan et Aleks 🙂

South Australia, on y reviendra !

 

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