Nara, la capitale des cerfs

Pour ce premier article sur le Japon, je vous invite à découvrir une ville dont je suis complètement tombé sous le charme, Nara. Au programme, des cerfs, des temples, des sanctuaires, et une expérience zen absolument unique au monde. Nara en 2 jours: suivez le guide !

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Nara est située dans la région du Kansai, située au centre-sud du pays. Capitale du Japon lors du 8ème siècle, elle a su conserver une bonne partie de ses bâtiments historiques, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi ceux-ci, on retrouve plusieurs temples bouddhistes, trois sanctuaires shintō et un palais impérial. La ville possède également un immense parc, où gambadent plus de 1200 cerfs en liberté, bien qu’ils ne se limitent pas au parc; quelque soit l’endroit ou vous alliez, vous rencontrerez des cerfs, ce qui contribue au charme de cette petite ville aux relents du Japon d’autant …

Selon la légende, le Dieu tonnerre (Takemikazuchi), monté sur un cerf ailé, prît la défense de la ville, à l’époque capitale du Japon. Depuis lors, les cerfs sont vénérés dans tout le pays, considérés comme protecteurs divins de Nara et du Japon. Aujourd’hui, apprivoisés par l’homme, ils errent librement dans la ville, à la manière des vaches sacrées en Inde. Rencontre.

Que faire à Nara en 2 jours?

Honnêtement, je me suis senti tellement relaxé dans cette ville que j’y serais bien resté plus longtemps. Voici un condensé des activités à faire sur place.

Visiter les temples bouddhistes

Nara en 2 jours: Todai-ji
Tōdai-ji, le temple abritant le Nara Daibutsu, un des plus grands bouddhas du Japon

Nara est une destination touristique très prisée en raison de ses nombreux temples, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO (World Heritage Sites). Contrairement à leurs voisins indirects chinois, les japonais respectent énormément leur culture et leur héritage, et la préservation des sites est remarquable. On retrouve les temples suivants:

  • Todai-ji, including Nigatsu-do
  • Saidai-ji
  • Kofuku-ji
  • Gango-ji
  • Yakushi-ji
  • Toshodai-ji
  • Shinyakushi-ji
  • Daian-ji
  • Enjo-ji
  • Ryosen-ji

Difficile de vous décrire en détails les visites effectuées il y a 2 ans, mais voici ce que j’en ai retenu.

Todai-ji

Le plus impressionnant est sans conteste le Todai-ji, qui signifie « le grand temple de l’est ». En son sein, on trouve le Daibutsu-den, la salle du grand bouddha, qui est considérée comme la plus grand construction en bois au monde. Et pour cause, elle abrite la plus grande statue du bouddha Vairocana au monde, avec pas moins de 14,98 mètres de haut, et faite entièrement en bronze. La qualification de plus grand bouddha au monde est toujours à prendre avec des pincettes, car les asiatiques ont tendance à donner ce titre assez facilement; en réalité, il faut tout d’abord distinguer le type de bouddha (ici, Vairocana, le bouddha central des écoles tantriques ainsi que des écoles mahayana chinoises et japonaises Tiantai-Tendaï et Huayan-Kegon, et qui est un des bouddhas majeurs dans l’est de l’Asie), ensuite, le matériau (en bois, en bronze, en pierre …). Donc, si on veut être précis, il faut dire « le plus grand bouddha Vairocana en bronze du monde » … Bref, cela n’a, au final, que peu d’importance: on retiendra juste que c’est vraiment bluffant, et que même un grand angle ne suffit pas à le capturer dans son entièreté …

 

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Il n’a pas l’air bien impressionnant comme ça, mais rappelez-vous qu’il fait presque 15m de haut, soit le 5ème étage d’un building moyen !

 

Mais ce qui fait le charme du Todai-ji, c’est surtout les environs du temple principal; un peu partout, on retrouve des temples, des pagodes, des cerfs … malgré le monde présent, la visite est très agréable, car tout se fait dans le calme et le respect. C’est un réel plaisir d’arpenter les nombreux escaliers de pierre qui traversent le site, et on apprécie la propreté des lieux, tout simplement limpides …

 

 

Kofuku-ji

Le deuxième site remarquable est le Kofuku-ji, constitué d’une multitude de trésors nationaux, avec entre autres:

  • Le hōkuendō, pavillon octogonal qui contient plusieurs sculptures d’Unei;
  • Le sanjū-no-tō, pagode à 3 étages décorée de nombreux bouddhas peints;
  • Le nanendō, autre pavillon octogonal, et ouvert au public une fois par an (le 17 octobre);
  • Le gojū-no-tō, pagode à 5 étages, une des plus hautes du Japon, avec ses 50 mètres de haut;
  • Le tō-kondō, construit dans l’espoir d’obtenir la guérison de l’impératrice Genshō.

Une nouvelle fois, la préservation est remarquable, et malgré la période d’affluence, il n’y a pratiquement personne, ce qui rend la visite d’autant plus agréable.

 

 

Yakushi-ji

Enfin, le dernier temple qui m’a le plus impressionné est le Yakushi-ji, situé à l’écart des autres temples au sud-ouest de la ville. Il s’agit du temple principal de la secte Hossô, la plus ancienne secte bouddhiste du Japon. Il est dédié au Bouddha de la médecine, Yakushi Nyorai. Il est composé du pavillon principal, le kondô (salle d’or), reconstruit à l’identique en 1976, et de la pagode de l’est (tôtô), qui a miraculeusement survécu à l’incendie de 1528, et qui donne l’impression d’être une pagode à 6 étages (en réalité, il s’agit de 3 étages et 3 intermédiaires).

 

 

Se laisser envouter dans Kasuga-Taisha, le sanctuaire aux lanternes

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Rangée de tōrō, les hautes lanternes de pierre, le long du chemin vers le sanctuaire

 

Outre ses temples, Nara possède un sanctuaire shinto tout simplement exceptionnel, le Kasuga-taisha. Le sanctuaire est situé au cœur de la forêt primaire de Kasugayama, et est célèbre pour abriter mille hautes lanternes en pierre, les tōrō. La ballade jusqu’au sanctuaire au milieu des lanternes fait partie des plus belles ballades que j’ai eu l’occasion d’effectuer. Et pour cause: il se dégage une atmosphère, une aura incroyable, digne des films de samouraïs, et le parcours jusqu’au sanctuaire, ponctuée de visites de cerfs, est tout bonnement mystique.

Le sanctuaire en lui-même dégage une sérénité et une pureté difficilement descriptible. Ici, les mots zen et respect prennent tout leur sens; le silence est presque religieux, et la révérence est à son comble. Un des moments forts de ce voyage.

 

Nara en 2 jours: sanctuaire aux lanternes, Kasuga-taisha
Même les cerfs silka semblent révérer les lieux …

 

Bref, vous l’aurez compris, le sanctuaire Kasuga est un endroit irréel, hors du temps, que tout voyageur au Japon se doit d’aller voir. Ceux qui ont déjà visité la Chine ressentiront le contraste entre la foule irrespectueuse et le respect absolu …. Un énorme coup de cœur.

 

 

Se régaler de la gastronomie locale

Dans la région, la cuisine est de type washoku, cuisine traditionnelle. Pas vraiment de spécialités propres, donc. Malgré tout, il est assez facile de trouver de succulents classiques japonais, comme le fameux shabu-shabu, ou le sashimi.

Mais pour cela, il faut arriver à commander son plat. Habituellement, on retrouve une carte avec des photos, qui permettent de commander en montrant ce que l’on veut, mais plus on s’éloigne de Tokyo, et plus les cartes se compliquent …

 

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On fait moins le malin …

C’est ici que vos cours en langage des signes auront toute leur utilité; si vous n’arrivez pas à vous faire comprendre, n’hésitez pas à vous lever et à montrer du doigt l’assiette de vos voisins pour commander la même chose. Et inutile de vous inquiétez pour l’addition: ici au Japon, il faut prendre son ticket et payer à la caisse. Pas d’addition à table, et pas de pourboire (ils vous le rendraient); simple, non?

Shabu-shabu

C’est ici, à Nara, que j’ai eu l’occasion de goûter à la fondue japonaise, le shabu-shabu. Concrètement, c’est une fondue où l’huile est remplacée par un bouillon de légumes ou de bœuf (et plus rarement, d’algues konbu), et dans lequel on plonge légumes et viande quelques instants avant de les déguster agrémentés de sauce teriyaki ou soja. Elle est similaire en tout point à la fondue chinoise (dont elle tire son origine), si ce n’est que la viande est remplacée par du bœuf de Kobe, la viande la plus chère du monde, réputée pour son côté marbré et par conséquent parfaitement adaptée à une cuisson au bouillon.

 

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Regardez cette marbrure … un pur régal !

Pour avoir eu l’occasion d’en goûter au restaurant japonais chez nous, je peux vous certifier que c’est incomparable: la viande fait toute la différence. Fondante à souhait, elle ne demande qu’un bref aller-retour dans le bouillon pour révéler tout son arôme. Il ne vous reste plus qu’à visiter le Japon pour en juger 🙂

 

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