Après nos aventures dans le KwaZulu-Natal, nous prenons la direction de Cape Town (Le Cap), capitale de la province du Cap-Occidental, d’où provient la majeure partie des vins sud-africains. La ville est réputée pour être la nouvelle Mecque des surfeurs, et pour abriter une des 7 merveilles naturelles du monde, la Table Mountain. On franchi Le Cap?

Le Cap-Occidental

375px-Western_Cape_in_South_Africa.svg

Le Cap-Occidental compte 5.8 millions d’habitants, dont les 2/3 vivent à Cape Town et alentours. C’est la province la plus au sud d’Afrique du Sud (Cape Agulhas, le point le plus méridional, est seulement à 3800 km de l’Antarctique), mais également la plus riche.

En plus de la Table Mountain et du Cap de Bonne-Espérance, où l’océan Atlantique rencontre l’océan Indien, la région inclut quatre grands espaces naturels protégés : la réserve naturelle du Swartberg, le parc national du Karoo, le parc national de Tsitsikamma et la réserve naturelle de Matjiesrivier. Elle possède également d’immenses vignobles, et produit la majeure partie du vin sud-africain, les districts de Stellenbosch et de Paarl fournissant à eux seuls 45 % de la production de vin.

Un temps de chien

Après un vol sans encombre sur Kulula, et après avoir réussi à faire passer nos sacs en bagages à main une nouvelle fois (merci l’hôtesse pour m’avoir aidé à passer !), nous arrivons à l’aéroport, accueillis par notre première grisaille sud-africaine. Cape Town, par sa proximité avec l’océan, a un climat très capricieux, assaillie par les vents polaires d’Antarctique et fréquemment arrosée par la pluie, et la période où nous sommes est particulièrement risquée à ce niveau-là.

Nous nous rendons chez Derek, un couchsurfer qui habite dans le centre, non loin de Long Street, une des rues les plus animées de la ville. On s’installe, on part faire quelques courses, puis nous passons au dîner. Derek et sa copine nous ont préparé un bon repas bien chaud (il fait tellement froid qu’ils ont même sortis le chauffage dans le salon), une soupe de dim-sum, vraiment bonne. On est bien fatigués, si bien que nous nous couchons tôt, chacun dans notre divan, en dessous d’un sac de couchage + couverture, complètement habillés (il fait vraiment froid dans la maison).

Groot Constentia

Au réveil, première constatation: il fait tout gris et pluvieux. Notre plan de base était d’aller à Cape Point (le Cap de Bonne-Espérance), mais avec cette météo, ça ne sert pas à grand-chose, et c’est même déconseillé par Derek. La Table Mountain est entièrement cachée derrière les nuages, et l’ascension n’est pas possible non plus, du coup, nous décidons de prendre le ticket deux jours pour le sightseeing bus, et nous improvisons une visite à notre première wine farm. Après un trajet pénible dans le sightseeing bus – pluie, vent polaire et vue bouchée, nous arrivons à Groot Constentia, le plus ancien producteur de vin de la région.

La visite est sympa, sans être extraordinaire (je m’étendrais sur le processus de fabrication du vin dans le prochain article sur Stellenbosch). Nous passons ensuite à la dégustation, 5 vins, chacun accompagné d’un chocolat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que bien que les vins ne soient pas extraordinaires, l’accord (pairing), lui, est parfait. Au niveau des vins, seul le flagship du domaine, le Gouverneurs Reserve, tire son épingle du jeu. Notre guide, dans un élan de sympathie, nous fait également goûter à un porto maison, ainsi qu’un vin de dessert, un muscadet, tout bonnement excellent.

Peri peri chicken & pork belly

Passé la dégustation, nous nous rendons au restaurant situé dans le domaine, affamés, mais moins frigorifiés :-). La carte ne contient pas vraiment de spécialités, si ce n’est le peri peri chicken, un poulet relevé à la sauce peri peri (un mélange de piments africains), cuit à la façon tandoori, ainsi que le pork belly, la panse de porc, à la viande tendre et savoureuse. Le tout est servi avec d’excellentes frites maison pour le poulet, et une écrasée de pommes de terre à l’ail et épinards avec le porc. Le meilleur repas que nous ayons fait jusqu’ici !

Une fois ce bon repas terminé, nous reprenons le sightseeing bus, la ligne bleue, qui permet de faire un mini-tour de la péninsule. Le temps est toujours maussade et froid, tant bien que je ne resterais pas longtemps sur le deck supérieur à braver le vent pour quelques photos, même s’il y en a une qui valait la peine 🙂

Nous rentrons chez Derek, et je prépare un bœuf bourguignon à la mode africaine (difficile de trouver du Bourgogne par ici, et si vous en trouvez, il va coûter très cher) avec du pinotage (l’un de des cépages de la greffe est du pinot noir, ça compte comme un demi-bourguignon, non ?) et de la viande de bœuf ressemblant de près ou de loin à de la macreuse (plutôt loin). Pour un repas avec les moyens du bord, c’est plutôt pas mal, Derek ira même se resservir, ce qui est plutôt bon signe 🙂

V&A Waterfront

Le lendemain, nous partons en direction du sightseeing boat. En effet, notre ticket 48h comprend le hop-on / hop-off sur 4 lignes de bus, mais également le tour du port en bateau. La météo est bien meilleure, et le ciel commence à se dégager, bien que toujours parsemé de gros nuages. Les contrastes entre ombre et lumière sont magnifiques, et se reflètent sur les photos de la journée.

Après 1h30 de marche et quelques détours / pertes de chemin, nous arrivons au V&A Waterfront, où se situe le bateau. Le port n’a pas grand-chose de folichon, mais le soleil est bien présent, ce qui rend notre balade très agréable. Au passage, nous repérerons des otaries (ou des phoques ?), tranquillement en train de squatter les pneus sur les quais d’amarrage, ou en train de glandouiller au soleil comme des pachas.

De retour sur la terre ferme, nous demandons aux guides du sightseeing tour s’ils savent si la montagne est ouverte (entendre par là : le téléphérique). Malheureusement, il y a beaucoup trop de vent, et il y a très peu de chance qu’il ouvre dans la journée. Nous décidons donc de recycler l’argent des attractions non effectuées (Cape Point et Table Mountain) dans un bon repas sud-africain. Nous repérons un restaurant qui correspond à nos attentes, le Karibu.

Karibu

Au menu, assiette mixte de gibier et viande à partager à deux (kudu, impala, springbok, autruche, bœuf, boerwors et agneau), accompagnée de puthu (une sorte de semoule de maïs), de chakalaka (un mélange de haricots tomatés légèrement relevés) et de butternut, et servie avec une sauce à l’Amarula et une sauce . Comme on se fait plaisir pour se consoler de ne pas pouvoir faire la Table Mountain, on en profite pour prendre un pinotage, parfait pour accompagner une telle assiette, mais également pour un petit apéro …

Mais au fait, c’est quoi, l’Amarula? Et bien, l’Amarula, c’est la boisson préférée des éléphants. Ils en boivent le matin, le midi et le soir, à Noël, …. Nan allez, plus sérieusement, il y a une partie de vérité dans ce que je raconte ici: l’Amarula est fabriqué à partir du fruit éponyme, dont les éléphants raffolent. Une fois que le fruit tombe de l’arbre, il fermente et atteint rapidement 17°, moment où il est récolté et distillé. Son goût est très ressemblant au Baileys.

Amarula-pack-shot-with-fruit-and-glass-LR-2

Le repas est tout simplement excellent : les viandes sont très bonnes, les sauces sont parfaites, et le vin s’accorde parfaitement. Autant vous dire qu’on ne regrette pas la substitution – forcée – des attractions avec cet authentique repas sud-africain – je dis authentique, car il faut savoir que la spécialité de l’Afrique du Sud, c’est la viande et rien d’autre ! Ils font du braai (le barbecue) une religion, et il se passe rarement un dimanche sans s’adonner à l’art du grill (nous en aurions d’ailleurs eu un chez Derek si la météo avait été au rendez-vous). C’est essentiellement à cette occasion que l’on peut déguster les boerewors, un autre héritage afrikaner : des saucisses grillées épicées au poivre, coriandre, clou de girofles et thym, que nous pourrons goûter ici.

Table Mountain

Après cet excellent et copieux repas, nous repartons faire un dernier tour de sightseeing bus, afin d’au moins voir la Table Mountain de plus près. Il n’y a rien à dire, la météo, ça vous change une visite : les vues sont magnifiques, et nous en prendrons plein la vue, malgré l’interdiction d’ascension de la montagne.

 

Voilà qui clôture nos aventures au Cap, malgré les changements de plan forcés à cause de la météo, nous aurons passé de bons moments ! Rendez-vous à Stellenbosch pour la dernière partie de notre voyage en Afrique du Sud 🙂

 

Derniers articles

sur le même sujet